Page 10 - Livret 2023
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Lorsque j’ai rejoint l’espace dédié
aux "causeries conférences" pour
écouter Jean-Jacques, je ne m’attendais certes
pas à un exposé de type universitaire, plutôt au
récit d’anecdotes, d’événements, de rencontres,
morceaux choisis tirés de son livre.
Non point. Je me suis retrouvée plongée dans
une sorte de kaléidoscope de souvenirs d’enfan-
ce et d’adolescence, embarquée par un maels-
tröm d’évocations de gens et de lieux, de diva-
gations imaginaires, le tout entrecoupé de repri-
ses de chansons de Charles Trenet.
Jean-Jacques nous a entraînés chez sa grand-
mère, près de Saint-Aignan, puis en carriole
chez une amie de celle-ci à Châtillon sur Indre. A la baignade de Palluau,
nous avons fait du canoë et du pédalo, avant que ceux-ci ne disparaissent
pour se retrouver sur le Cher, à Saint-Aignan. Vous connaissez le Zooparc
de Beauval … hé bien, figurez-vous qu’un beau jour, ou peut-être une nuit,
on a vu les fameux pandas — les cousins du Petit Panda de Chantal ? Si ça
se trouve, il était avec eux ! — pédaler sur la rivière. Je crois même qu’ils
étaient accompagnés de singes et j’ai même entendu siffler un serpent py-
thon « dépité » échappé d’une chanson de Trenet. De quoi compléter la
ménagerie de son Jardin Extraordinaire, les grenouilles, la chouette, les oi-
seaux qui tiennent un buffet et les canards qui parlent anglais…
Quoi d’autre ? Il nous a parlé du château de Palluau qu’il a fait découvrir à
Paco Rabanne, lequel en a été propriétaire pendant une dizaine d’année
jusqu’en 1983… de sa recherche d’une maison au pays de ses vacances
d’enfant, et des péripéties aboutissant au récent achat d’une propriété
dans la commune voisine de Clion… de ses débuts comme coursier aux
éditions musicales Raoul Breton après sa rupture avec l’institution scolai-
re… de sa rencontre, à cette occasion, avec
Charles Trenet, qui fut son mentor et qu’il a
évoqué pour ses auditeurs en entonnant avec
eux quelques unes de ses ballades : "L’âme des
poètes", "Douce France", "Le serpent python", et
sa toute dernière, dédiée à son chauffeur :
"Gilles, je t’achète une automobile"…
Bref, après avoir abandonné au vestiaire la logi-
que cartésienne, accepté de lâcher prise, il suffi-
sait de se laisser flotter sur les ailes de la fan-
taisie et de l’imaginaire.
Alors, pour ce moment hors du temps :
"Thank you very much, Monsieur Debout" !
Françoise Eloy
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